En écho au titre d'une tribune (liée à une
pétition, cf.
ici) publiée sur Marianne et La Croix où les signataires appellent à
"une intervention urgente de troupes terrestres, sous mandat de
l'ONU", les quelques points qui suivent ont vocation à modestement
apporter, si ce n'est pas fondamentalement la contradiction, du moins des
éléments de réflexion, non définitifs, à un débat qui n’est ni anodin ni clos. Il y dépasse ainsi, et c'est tout à leur honneur, la simple indignation ou l'affichage - nécessaire mais peu engageant - du "noun" (ن) que certains prennent pour un absolu alors qu'il ne devrait être qu'un début (Si chacun donnait, mobilisait, faisait connaître...).
De prime abord et dans un effort louable, les auteurs réussissent, en partie, à dépasser un ton clivant qu’il serait possible de résumer par « les catholiques parlent aux catholiques au sujet des catholiques », écueil qu'ils auraient pu connaître de par leur origine, alors que la situation dépasse ce prisme . Ensuite, il est possible de regretter une approche se limitant à définir avec détails la justesse de la cause (difficilement critiquable vu la situation, quelque soit l’identité multiple des populations visées : Kurdes, Yézides, Chrétiens, etc.). Dans la définition d’une stratégie (c’est finalement cela qui est proposée), et sans aborder des points du « domaine réservé » des techniciens de la chose militaire, les auteurs (à la fois "peuple" et "chef d’état" de la trinité de Clauzewitz, de par leurs fonctions) auraient pu définir (ou du moins proposer) les fins, raisonnables il en va s’en dire. Ce "plus grand bien" qui doit émerger par l'usage de la force, "sans entrainer des désordres plus graves que le mal à éliminer " tout en ayant réunies "des conditions sérieuses de succès" (qui sont en l'espèce à discuter).