En effet, aussi bien sur la forme que sur le fond, il y a peu à redire.
Sur la forme, que cela soit le montage avec des séquences courtes et donc qui donnent du rythme, de belles prises de vue, un bon bruitage et la succession d’interviews de témoignages et d’images plus de terrain, cela donne un très bon aspect cinématographique pour ce documentaire. Ce qui ne serait rien sans le fond.
Sans tout dévoiler bien sur, beaucoup est montré pour les puristes de l’action tactique. Mais l’apport des témoignages de grands noms de l’Histoire militaire comme Pascal Le Pautremat, des acteurs du monde civil comme un journaliste exfiltré par les FS ou par les témoignages de ressortissants, permet un débat constructif sur des thèmes assez importants : leur utilisation comme un message fort politique donc leur apport stratégique, les missions que peuvent faire ces hommes dont les qualités humaines sont plus décrites que simplement leurs exploits physiques.
A voir donc. Les opérations récentes permettant d’illustrer en images les propos et de lever un léger voile sur quelques opérations du quotidien de ces hommes un peu spéciaux.
Comment alors ne pas conclure sur l’histoire immédiate. Après Le Ponant, l’affaire du Carré d’As montre encore une fois que la chaîne d’action et de décision où les forces proposent des solutions, le politique décide d’intervenir (malgré les risques qui ne peuvent être écartés) et les militaires exécutent présentement avec succès, permet la pleine réalisation de la mission. On ne reviendra pas (pour ne pas plonger trop dans l’heroic-fiction tant les parts d’ombre sont nombreuses) sur le déroulement précis de l’opération de contre-terrorisme maritime ou CTM mais l’importance de la décision du président français mérite d’être soulignée. Donc rien de révolutionnaire ce soir, à part la nécessité déjà répétée ailleurs comme ici ou ici que ces opérations même si elles peuvent réussir ne sont pas des solutions viables à long terme. Le problème de la piraterie maritime ne sera pas réglé par des opérations coup de poing mais dans le temps et en s’attaquant aux causes économiques, politiques ou sociales mais aussi aux bases à terre (de façon direct mais pourquoi pas en déléguant si il le faut aux États hébergeurs en leur donnant les moyens de reprendre le contrôle de ces zones de non-droit). La dissuasion (d’une flotte ou des convois) étant par la nature même de cette opposition asymétrique, amenée à être contournée par ces pirates.
4 commentaires:
Je viens d'en regarder seulement la moitié -faute de temps- mais c'est un documentaire assez bon, en effet.
A+
Amicalement,
Stéphane.
Le petit plus, c'est les voix des experts au milieu de la voix off qui n'aligne pas dans une litanie traditionelle pour ce genre de reportage des déclarations hagiographiques, héroiques ou des raccourcis et des lapalissades.
j'ai vu ce documentaire au moment de sa diffusion dans l'émission "infrarouge".
l'auteur, Stéphane Rybojad, n'en est pas à son premier documentaire sur les forces armées en général. Il s'en fait une spécialité, il me semble.
J'apprécie en particulier, outre la sobriété des commentaires, la mise en perspective, l'aspect pédagogique (dans le bon sens du terme)du propos et des images. Faire connaître et comprendre les missions de ces hommes, avec réalisme, sans en dire trop, ni en faire trop, comme vous dites. C'est vrai de ce document-ci, ce l'est autant des autres documentaires que S. Rybojad a signés.
Marinette
Je ne connaissais pas l'auteur. Merci de ces prèçisions.
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