Commentaires (en plusieurs parties) au sujet de récents billets publiés sur la blogosphère stratégique (lire ici et regarder + lire ici) et analyses de quelques récents événements ayant lieu au « pays des Afghans ».
Chacun son tour…
Le 27 mars 2009, Barack Obama officialise le concept d’Af-Pak montrant que la situation du Pakistan et celle de l’Afghanistan sont liées. Une des clefs pour stabiliser la région est de réduire la porosité de la frontière, véritable gruyère permettant la libre circulation des biens et des personnes pouvant soutenir les insurgés en Afghanistan. Généraux, envoyés spéciaux et ambassadeurs se succèdent pour exhorter Islamabad de lutter contre ses infiltrations. Le gouvernement américain envoie des forces spéciales formées les 50.000 grades frontières pakistanais, le Frontier Corps. Des budgets sont votés pour les équiper avec des lunettes de vision nocturne et des hélicoptères. Leurs soldes sont augmentées pour les rendre plus attractives malgré la dangerosité de leurs missions. Enfin, les tirs de missiles par des drones se poursuivent.
Le 21 octobre, le président de la commission conjointe pakistanaise des chefs d'état-major, le général Tariq Majid, demande à son tour à la FIAS de boucler la frontière afghano-pakistanaise. Sans cela, l’offensive majeure, réclamée de longue date par la FIAS, ayant cours au Sud-Waziristan n’atteindrait pas les effets escomptés. Sous la pression des opérations de l’armée pakistanaise, les Taliban pourraient librement s’échapper vers l’Afghanistan. Dans ces régions, ce sont des Taliban authentiques, ceux qui ont reçu un enseignement dans les écoles coraniques locales. Le général Tariq Majid se plaint du même coup du récent abandon de plusieurs postes frontières disséminés en Afghanistan. Ces retraites sont les corollaires de l’application sur le terrain des nouvelles directives du général Mc Crystal (avalisées d’ailleurs sans surprise par les ministres de la Défense de l’OTAN réunis à Bratislava). Ils sont jugés comme consommateurs inutiles en effectifs alors que les ressources humaines sont comptées et particulièrement intenables proportionnellement aux résultats obtenus.
Ces avant-postes sont des fragiles fortins tenus souvent par une section de Marines perdu en haute-altitude loin de tout. Ce sont de possibles forts Alamo qui ont déjà du faire face dans le passé à d’importantes attaques insurgées. Ainsi, dans la province de Kunar le 13 juillet 2008, 45 Américains et 25 soldats afghans font face à environ 200 insurgés. Plus récemment, le 3 octobre, une attaque similaire a lieu dans la province du Nouristan. Les seuls secours ne peuvent venir que du ciel (appui-feu aérien et hélicoptères de transport) et pour les assiégés, il faut tenir en attendant les renforts malgré l’ampleur des pertes. La tentation est alors forte de s’enfermer derrière des murailles et donc de limiter les patrouilles à l’extérieur. De plus, ces postes sont souvent isolés et les effectifs armant ces bastions ne sont pas au contact de la population. Or pour le général Mc Crystal, « la mission est de protéger la population et le conflit ne sera gagné qu’en persuadant la population et non en détruisant l’ennemi ». Des transferts de troupes ont actuellement lieu pour réorganiser le dispositif afin de les concentrer dans les zones habitées au détriment de zones plus faiblement peuplées.
Décider, c’est choisir. Choisir, c’est renoncer. Ainsi, le commandement de la FIAS est face à un dilemme cornélien qu’il lui faut trancher. Il est vital de rendre hermétique la frontière pour permettre une lutte en « champ clos » par la fermeture de la ligne Durand (dont les caractéristiques géo-physiques sont bien différentes de la ligne Morice). On aide mais on sous-traite aux Pakistanais (qui tentent de reconquérir le Nord puis le Sud-Waziristan). Et pendant ce temps là, les forces de la FIAS se concentrent à l'extrême sur le centre de gravité adverse, l’élément matériel ou immatériel dont l’adversaire tire sa puissance, sa liberté d'action ou sa volonté de combattre: en une expression, le soutien de la population.
Le 27 mars 2009, Barack Obama officialise le concept d’Af-Pak montrant que la situation du Pakistan et celle de l’Afghanistan sont liées. Une des clefs pour stabiliser la région est de réduire la porosité de la frontière, véritable gruyère permettant la libre circulation des biens et des personnes pouvant soutenir les insurgés en Afghanistan. Généraux, envoyés spéciaux et ambassadeurs se succèdent pour exhorter Islamabad de lutter contre ses infiltrations. Le gouvernement américain envoie des forces spéciales formées les 50.000 grades frontières pakistanais, le Frontier Corps. Des budgets sont votés pour les équiper avec des lunettes de vision nocturne et des hélicoptères. Leurs soldes sont augmentées pour les rendre plus attractives malgré la dangerosité de leurs missions. Enfin, les tirs de missiles par des drones se poursuivent.
Le 21 octobre, le président de la commission conjointe pakistanaise des chefs d'état-major, le général Tariq Majid, demande à son tour à la FIAS de boucler la frontière afghano-pakistanaise. Sans cela, l’offensive majeure, réclamée de longue date par la FIAS, ayant cours au Sud-Waziristan n’atteindrait pas les effets escomptés. Sous la pression des opérations de l’armée pakistanaise, les Taliban pourraient librement s’échapper vers l’Afghanistan. Dans ces régions, ce sont des Taliban authentiques, ceux qui ont reçu un enseignement dans les écoles coraniques locales. Le général Tariq Majid se plaint du même coup du récent abandon de plusieurs postes frontières disséminés en Afghanistan. Ces retraites sont les corollaires de l’application sur le terrain des nouvelles directives du général Mc Crystal (avalisées d’ailleurs sans surprise par les ministres de la Défense de l’OTAN réunis à Bratislava). Ils sont jugés comme consommateurs inutiles en effectifs alors que les ressources humaines sont comptées et particulièrement intenables proportionnellement aux résultats obtenus.
Ces avant-postes sont des fragiles fortins tenus souvent par une section de Marines perdu en haute-altitude loin de tout. Ce sont de possibles forts Alamo qui ont déjà du faire face dans le passé à d’importantes attaques insurgées. Ainsi, dans la province de Kunar le 13 juillet 2008, 45 Américains et 25 soldats afghans font face à environ 200 insurgés. Plus récemment, le 3 octobre, une attaque similaire a lieu dans la province du Nouristan. Les seuls secours ne peuvent venir que du ciel (appui-feu aérien et hélicoptères de transport) et pour les assiégés, il faut tenir en attendant les renforts malgré l’ampleur des pertes. La tentation est alors forte de s’enfermer derrière des murailles et donc de limiter les patrouilles à l’extérieur. De plus, ces postes sont souvent isolés et les effectifs armant ces bastions ne sont pas au contact de la population. Or pour le général Mc Crystal, « la mission est de protéger la population et le conflit ne sera gagné qu’en persuadant la population et non en détruisant l’ennemi ». Des transferts de troupes ont actuellement lieu pour réorganiser le dispositif afin de les concentrer dans les zones habitées au détriment de zones plus faiblement peuplées.
Décider, c’est choisir. Choisir, c’est renoncer. Ainsi, le commandement de la FIAS est face à un dilemme cornélien qu’il lui faut trancher. Il est vital de rendre hermétique la frontière pour permettre une lutte en « champ clos » par la fermeture de la ligne Durand (dont les caractéristiques géo-physiques sont bien différentes de la ligne Morice). On aide mais on sous-traite aux Pakistanais (qui tentent de reconquérir le Nord puis le Sud-Waziristan). Et pendant ce temps là, les forces de la FIAS se concentrent à l'extrême sur le centre de gravité adverse, l’élément matériel ou immatériel dont l’adversaire tire sa puissance, sa liberté d'action ou sa volonté de combattre: en une expression, le soutien de la population.
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