vendredi 27 janvier 2012

Afghanistan : un léger glissement mais surtout encore des questions (+MAJ)

De ce qu’il est possible de savoir à propos des récentes déclarations sur l’Afghansitan… Et quelques remarques rapides. Attention aux nuances et encore des questions sans réponse.

- Annonce de la reprise des activités de formation des militaires afghans par les militaires français à partir de demain

L’arrêt des activités de formation avait été la mesure phare prise par le président de la République suite à la mort vendredi dernier de 4 militaires français. Depuis une semaine, cette notion n’a été que peu éclaircie.

JM Tanguy pense qu’elle recouvrait les activités de la mission Epidote (formation initiale des bataillons afghans ou des spécialistes : blindés, état-major, etc.) et les activités des OMLT (équipes de liaison et de mentorat opérationnel) qui conseillent les militaires afghans sur le terrain.

Elles reprennent, des garanties ayant sans doute été trouvées pour garantir la sécurité des formateurs. Comment ? Nous n'en savons pas plus. G. Longuet a parlé de biomètrie et de mesures de séparation entre formateurs et militaires afghans, mais pas grand chose d'autres, en particulier pour rassurer l'opinion...
- Les « troupes combattantes » françaises auront toutes quitté l’Afghanistan fin 2013

Un délai sans doute raisonnable, au moins, sur le plan pratique en particulier du fait des questions logistiques inhérentes à un tel mouvement. Un chiffre circulait hier sur un délai minimum de 42 semaines pour rapatrier totalement hommes et matériels à partir du niveau actuel (environ 3600 hommes) .

« Troupes combattantes » : l’expression entretient le flou et permet seulement de faire des hypothèses. Pour mémoire, en janvier 2010, le ministre de la Défense de l’époque considérait les OMLT comme des troupes non-combattantes (et ayant des missions moins risquées), or il n’en est rien quand aux pertes et aux accrochages subis.

Fin 2012, il ne restera que 2600 militaires français en Afghanistan soit un accélération du rythme de retrait de 400 personnes par rapport aux derniers chiffres communiqués. Si le nombre de militaires restant est une chose, la nature de leurs missions en est une autre. Sur quel format seront-ils organisés ? Des détachements de liaison ? Des insérés ?

- La sécurité de la province de Kapisa sera transférée aux forces de sécurité afghanes en mars 2012

En plus de cette province, la zone opérationnelle de responsabilité française couvre le district de Surobi qui lui devait être transmis aux forces de sécurité afghanes d’ici quelques semaines. Sans qu’une date précise ne soit communiquée avant le récent drame. Volonté de non-communication de la part des autorités françaises pour « oublier l’Afghanistan » oblige…

Philippe Chapleau avait indiqué que la Kapisa serait soumise à transfert au cours de l’année 2012 (en juin). La date est donc clarifiée et avancée aujourd’hui mais ne doit pas être prise pour ce qu’elle n’est pas : elle ne signifie pas a fin de la présence de militaires français en Kapisa. Cf le cas de la capitale Kaboul transmise « officiellement » aux forces afghanes depuis août 2008…

Il restera sans doute des conseillers français, des spécialistes pour certaines capacités non maîtrisées par les militaires afghans comme la chaîne Santé, la Logistique, le Transport (hélicoptères), les Appuis (artillerie, renseignement, etc.). L’armée nationale afghane aura plus d’autonomie mais ne sera pas non plus lâchée.

Et encore pas mal de questions

Quid du niveau de formateurs (opposés dans le discours présidentiel aux "troupes combattantes") restant après 2013 ? Si des chiffres sont sans doute inscrits dans les clauses du traité d’amitié et de coopération signée aujourd’hui, ils ne sont pas encore publics.

MAJ 1 : le président parle de "quelques centaines d'hommes"... Donc le départ de près de 2000 hommes durant l'année 2013.

Nous ne savons pas non plus à quel niveau de "concertation" avec les autres membres de la coalition ses mesures ont été prises. Plus que jamais, le rendez-vous en mai à Chicago pour le sommet de l'OTAN sera d'importance.

Enfin, peu de déclarations récemment sur la mission des gendarmes français auprès de l’ANP ou de l’ANCOP, et qui agissent, pour certains aussi dans la zone de responsabilité française. Vont-ils voir aussi leurs effectifs décroître ?

1 commentaire:

itsme_leclerc a dit…

d'après le WP l'accord porterait jusqu'en 2022

http://www.washingtonpost.com/world/war-zones/france-agrees-to-two-decades-of-support-in-afghanistan-despite-attack-on-its-troops/2012/01/26/gIQAtd3tSQ_story.html