dimanche 22 juillet 2012

Tribune - Défense nationale : la rigueur menacera-t-elle notre sécurité ?

Retour d'Internet permettant de signaler une tribune publiée le 14 juillet. Tribune de commande dans laquelle je n'ai pas forcément répondu point par point à la question posée. Il m'a semblé néanmoins intéressant de tenter d'expliquer les changements possibles qui s'opéreront dans un "système" comme sont les forces armées en cas de modification d'une des variables (ici, le budget).
Après les déclarations en cascade de personnalités politiques (Jean-Vincent Placé, Martine Aubry, Michel Rocard, etc.), le récent point d’étape de la Cour des Comptes sur la loi de programmation militaire (LPM) à mi-parcours est une nouvelle occasion offerte pour pointer du doigt le budget consacré à la Défense. Les sources d’économies, bien que rares, sont là. Beaucoup a déjà été fait pour rationnaliser et réduire. Mais pas assez. Beaucoup reste à faire. Encore plus qu’annoncé d’ailleurs. Que cela soit comme variable d’ajustement, au titre de la rigueur ou de l’austérité, le budget de la Défense devrait connaître des coupes supplémentaires. L’ampleur reste à déterminer. 


 Les autorités militaires le rappellent inlassablement : après avoir attaqué la graisse, c’est aux muscles et aux os de l’appareil de défense que nous nous apprêtons à toucher. Gardons nous de réduire ces mises en garde à de simples pensées conservatrices de parties prenantes de cet outil de défense. Ces futures réductions conduiront indubitablement à des pertes de capacités, et non uniquement à des pertes d’échelles. Il ne sera plus alors possible de faire comme avant, c’est à dire autant avec moins, car cela était fait autrement. Différentes missions ne devraient plus être du domaine du possible. C’est déjà en partie le cas aujourd’hui avec certaines briques, comme l’incapacité française de réduire au silence des défenses anti-aériennes. Cela rend d’ailleurs caduque l’aptitude française affichée à entrer en premier, sans aide extérieure, sur un théâtre d’opérations. Il sera donc nécessaire de choisir. Des proches voisins ont connu des situations similaires. C’est le cas du Royaume-Uni qui, sans beaucoup de concertation avec d’autres États, a fait le choix de ne plus entretenir certaines capacités (en particulier pour des missions de service public ou pour les patrouilles de surveillance maritime).



A noter : le très bon rapport rendu public par le Sénat sur l'emploi et le format des forces armées post 2014. Le lecteur dépassera "les approximations" entre forces armées, armées et armes pour s'intéresser au constat dressé (peu rassurant) ainsi qu'aux quelques pistes de recommandations énoncées.

Aucun commentaire: