Développer et produire en France un moteur électrique pour les drones à décollage et atterrissage verticaux (ou eVTOL) de moins de 150 kg : tel est le défi que se sont lancés deux entrepreneurs, Nathalie Mazeau et Laurent Desfourneaux, il y a quelques mois avec le moteur VF65. Les applications militaires sont assez évidentes, parmi d'autres, et d’ores et déjà des avancées significatives ont été obtenues.
Aujourd’hui, passer la barre des 80 à 90% des pièces d’un drone en provenance de France est quasi mission impossible, notamment pour la partie motorisation, servocommandes, contrôleurs, etc. Quand l’un des principaux producteurs mondiaux de moteurs de drones électriques se retrouve du jour au lendemain sous sanction de la part des Départements américains du Commerce, de la Défense et de l’Énergie, les choses se complexifient encore plus. C’est ce qui est arrivé il y a quelques semaines avec Jiangxi Xintuo Enterprise Co. Ltd. (connu sous le nom commercial de T-Motor), société chinoise mise dans l’Entity List des Export Administration Regulations (EAR), suite à des exportations avérées de pièces à des forces armées en Russie et en Biélorussie. Les drones basés sur du matériel T-Motor ne sont donc plus autorisés aux États-Unis, et par effet rebond, pourraient se voir interdits ailleurs (via extraterritorialité ou mimétisme). Le développement d'une solution souveraine par LN Innov n'en est donc que plus pertinente.
De par leur expérience, en partie commune, dans le domaine de l’artillerie et de l’électronique chez des grands noms de la BITD française, les deux entrepreneurs ont buté trop souvent sur des dépendances critiques pour les produits qu'ils proposaient. Ils ont donc auditionné un certain nombre de plateformistes pour recueillir les besoins, et ont identifié un certain nombre de sous-systèmes réellement critiques. Ils ont ensuite choisi de se pencher sur les moteurs électriques, alors que 90% du marché mondial est actuellement couvert par des moteurs en provenance de Chine.
Le développement a été lancé début janvier 2024 par les deux associés au sein de la société LN Innov, détenue à parts égales. Un premier prototype est aujourd’hui prêt, les essais ont commencé et des tests sont prévus en Ukraine cet été. Si les retours sont positifs, la production pourra commencer dès septembre, avec une première commande de l’ordre de 800 moteurs, et un rythme d’au moins 200 moteurs produits par mois en 2025. Au sein de tout un écosystème de partenaires, LN Innov pourra s’appuyer sur un partenaire majeur qu’est BIC (Bobinage Industriel Chatelleraudais), identifié après un important travail de cartographie. Cette société d’une quarantaine d’employés a été au cœur du développement du produit par ses compétences en bobinage industriel, et à vocation à être au cœur de la production. Les deux entrepreneurs ont pris des parts au sein de BIC, et une reprise complète est à l’étude, dans le cadre d’une succession avec l’actuel dirigeant.
Pour LN Innov, il ne s’agit pas de répliquer, mais bien d’améliorer l’existant, d’où un important travail d’étude des performances actuelles et de dissection des systèmes existants pour aller chercher un peu plus notamment via des efforts de recherche sur la dissipation thermique. A taille et poids comparables (1,3 kg via notamment une carcasse en aluminium), des gains de performance de l’ordre de 30% sont atteints par apport aux produits actuels, avec une puissance de 10 Kw/min. Une feuille de route technologique intègre des travaux sur les aimants et l’induction pour gagner encore plus, ainsi que l’étude des apports de l’impression 3D métallique pour réduire les coûts via une analyse fine de la valeur de chaque élément. A ce stade, et pour 30% de performance en plus, le coût par moteur n’est que 10% plus cher, en moyenne, par rapport aux produits utilisés jusqu’alors. Le résultat d'une approche « design to cost » qui a été jugé comme largement acceptable par les dronistes consultés.
De par leur expérience, en partie commune, dans le domaine de l’artillerie et de l’électronique chez des grands noms de la BITD française, les deux entrepreneurs ont buté trop souvent sur des dépendances critiques pour les produits qu'ils proposaient. Ils ont donc auditionné un certain nombre de plateformistes pour recueillir les besoins, et ont identifié un certain nombre de sous-systèmes réellement critiques. Ils ont ensuite choisi de se pencher sur les moteurs électriques, alors que 90% du marché mondial est actuellement couvert par des moteurs en provenance de Chine.
Le développement a été lancé début janvier 2024 par les deux associés au sein de la société LN Innov, détenue à parts égales. Un premier prototype est aujourd’hui prêt, les essais ont commencé et des tests sont prévus en Ukraine cet été. Si les retours sont positifs, la production pourra commencer dès septembre, avec une première commande de l’ordre de 800 moteurs, et un rythme d’au moins 200 moteurs produits par mois en 2025. Au sein de tout un écosystème de partenaires, LN Innov pourra s’appuyer sur un partenaire majeur qu’est BIC (Bobinage Industriel Chatelleraudais), identifié après un important travail de cartographie. Cette société d’une quarantaine d’employés a été au cœur du développement du produit par ses compétences en bobinage industriel, et à vocation à être au cœur de la production. Les deux entrepreneurs ont pris des parts au sein de BIC, et une reprise complète est à l’étude, dans le cadre d’une succession avec l’actuel dirigeant.
Pour LN Innov, il ne s’agit pas de répliquer, mais bien d’améliorer l’existant, d’où un important travail d’étude des performances actuelles et de dissection des systèmes existants pour aller chercher un peu plus notamment via des efforts de recherche sur la dissipation thermique. A taille et poids comparables (1,3 kg via notamment une carcasse en aluminium), des gains de performance de l’ordre de 30% sont atteints par apport aux produits actuels, avec une puissance de 10 Kw/min. Une feuille de route technologique intègre des travaux sur les aimants et l’induction pour gagner encore plus, ainsi que l’étude des apports de l’impression 3D métallique pour réduire les coûts via une analyse fine de la valeur de chaque élément. A ce stade, et pour 30% de performance en plus, le coût par moteur n’est que 10% plus cher, en moyenne, par rapport aux produits utilisés jusqu’alors. Le résultat d'une approche « design to cost » qui a été jugé comme largement acceptable par les dronistes consultés.
Un 1er brevet est en cours de dépôt sur le premier moteur développé sur fonds propres, et les entrepreneurs recherchent des fonds pour pouvoir développer un 2nd moteur. Des marques d’intérêts industrielles ont été reçues, et un soutien étatique est naissant dans le cadre des opérations ciblées de réindustrialisation pour la préparation à l’économie de guerre. Au moins une banque privée s’est dite intéressée par le projet, étudiant le dossier. Mais toute proposition complémentaire sera étudiée pour une société en stade de lancement (avec encore aucun bilan financier à présenter).
Demain, en plus d’agrandir la gamme de puissance de ses moteurs, la société pourrait étudier le développement d’un groupe moto-propulsé (GMP) complet en y ajoutant le contrôleur (ou ESC), les hélices, les batteries, etc. Notamment avec des travaux menés sur les batteries LiPo (lithium-polymère). Autant de développements qui pour certains pourraient faire l’objet d’une demande de dispositif RAPID (Régime d'APpui à l'Innovation Duale) auprès de de l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) d’ici fin 2025. Au-delà des drones aériens, d’autres applications sont possibles, notamment pour les robots ou encore sur certains systèmes dans le naval. Si le VF65 est un projet majeur pour LN Innov, la motorisation et la production d’énergie est globalement un sujet d’intérêt, avec des activités également dans le domaine de l’hydrogène à haute pression, notamment en lien avec des acteurs de renom comme la société canadienne HPQ Silicon ou sa filiale française Novacium
Récemment membre du GICAT et ayant reçu le Start-up Award de l’Eurosatory Lab 2024 il y a quelques jours, la société poursuit son projet. Un projet à suivre car alliant la juste souveraineté, la réindustrialisation, la communalité entre dronistes (et donc des gains pour les utilisateurs finaux), tout en ne dégradant pas la compétitivité. Pas un mince défi.
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