Qui sait qu'il faudra attendre que la presse française apprenne fortuitement en octobre 1920 que les Britanniques envisagent d'honorer un "Soldat inconnu" pour que la classe politique française, après bien des tergiversations, fasse enfin déboucher un dossier trainant depuis 1918 ?
Qu’une fois validé début novembre 1920, cela sera en moins de 10 jours que tout sera décidé, du mode de désignation au choix de l’emplacement (le Panthéon ayant tenu la corde pendant longtemps, avant de céder face à l'Arc de Triomphe ) en passant par le déroulé de la cérémonie de ce 11 novembre particulier ?
Que ce n'est que le 28 janvier 1921, l'année suivant cette inhumation provisoire donc, que ce Poilu inconnu sera finalement inhumé définitivement, après, là aussi, encore bien des débats, bien français, où "il était pressant d’attendre" ?
Que ce n'est que le 28 janvier 1921, l'année suivant cette inhumation provisoire donc, que ce Poilu inconnu sera finalement inhumé définitivement, après, là aussi, encore bien des débats, bien français, où "il était pressant d’attendre" ?
Que ce symbole du "Soldat inconnu", au-delà de la France et de la Grande Bretagne (où il est enterré "parmi les Rois" à Westminster), sera repris par plusieurs pays depuis lors, de la Bulgarie à l’Espagne, ou encore très récemment (en 2000) par le Canada ?
A quelques jours des 100 ans du choix du Soldat inconnu, c'est avec simplicité et précision que Christophe Soulard-Coutand, journaliste, officier de réserve et déjà auteur de plusieurs ouvrages historiques (sur l’opération Frankton, raid audacieux en kayak en 1942 sur Bordeaux, ou sur les Parlementaires morts pour la France, etc.), nous raconte cette Histoire méconnue du Soldat inconnu français (ouvrage paru récemment aux Éditions du Felin).
A quelques jours des 100 ans du choix du Soldat inconnu, c'est avec simplicité et précision que Christophe Soulard-Coutand, journaliste, officier de réserve et déjà auteur de plusieurs ouvrages historiques (sur l’opération Frankton, raid audacieux en kayak en 1942 sur Bordeaux, ou sur les Parlementaires morts pour la France, etc.), nous raconte cette Histoire méconnue du Soldat inconnu français (ouvrage paru récemment aux Éditions du Felin).
Pas de longues digressions analytiques, mais une narration accessible qui permet de s'immerger dans l'ambiance de l'époque et de découvrir ce long cheminent ayant conduit à cette mise à l’honneur de cet anonyme qui représente les 300.000 disparus, mais plus largement les quelques 1,5 millions de soldats français morts durant la guerre. "Ce héros commun" (et non uniquement les grandes figures de chefs) comme le rappelle dans la préface l’actuel chef d’état-major des Armées, le général François Lecointre. Ce soldat héros et non victime, liant ainsi ceux d’hier et les volontaires d’aujourd’hui.
La dissection patiente de la presse de l’époque (Le Matin, L’Intransigeant, L’Humanité, L’Action Française, Le Figaro, Le Journal…), "une des plus-value par rapport à d’autres ouvrages" précise l'auteur, presse qui ne manquait pas de rapporter les différentes étapes dans des articles aussi fleuves que précis écrits par des journalistes "narrateurs de l’Histoire", permet donc de retrouver les différentes étapes : première idée émise en 1916 par François Simon, éditeur et président du Souvenir Français à Rennes, sur la mise à l’honneur d’un soldat inconnu, séances houleuses parlementaires où, avant de rassembler ce Soldat a surtout divisé, cérémonie du choix par le caporal Auguste Thin du 132e régiment d'Infanterie à la citadelle de Verdun entre 8 corps anonymes issus de 8 des 9 secteurs du front occidental, longue cérémonie du 11 novembre 1920 où Gambetta (avec transfert de son cœur au Panthéon pour les 50 ans de la République) et ce soldat inconnu se disputent les honneurs, foule, nombreuse, qui se presse pour un dernier hommage, etc.
De ces multiples rebondissements, de ces déchirements politiques, de ces longs délais, ne pas voir la préfiguration des interminables longueurs ayant conduit à l'édification à Paris d'un monument aux morts pour la France en opérations extérieures bien des années plus tard…
De ces multiples rebondissements, de ces déchirements politiques, de ces longs délais, ne pas voir la préfiguration des interminables longueurs ayant conduit à l'édification à Paris d'un monument aux morts pour la France en opérations extérieures bien des années plus tard…
Un ouvrage qui permet donc d’interroger un de ces symboles connus, inscrits dans le paysage, mais sans que le pourquoi et le comment ne soient parfois bien vivaces. "S’y intéresser par ce qu’on n’en parlait pas", nous indique l’auteur. Est-ce au cours des différentes cérémonies comme porte-drapeau lors des ravivages de la flamme que l’idée a muri ? L’héritage d’un grand-père combattant de 1918 qui fait s’intéresser à ces sujets ? En tout cas, une lecture abordable qui permet d’y voir bien plus clair.
NB : Le 11 Novembre approche, journée de tous les morts en opérations extérieures, et journée pour se souvenir de ceux qui restent. Le Bleuet de France a depuis quelques jours une boutique en ligne de qualité, enfin digne de cette belle œuvre, au service de ceux qui restent : blessés de guerre, familles, veuves, orphelins, anciens combattants… N'oubliez donc pas votre Bleuet, et le don associé !
NB : Le 11 Novembre approche, journée de tous les morts en opérations extérieures, et journée pour se souvenir de ceux qui restent. Le Bleuet de France a depuis quelques jours une boutique en ligne de qualité, enfin digne de cette belle œuvre, au service de ceux qui restent : blessés de guerre, familles, veuves, orphelins, anciens combattants… N'oubliez donc pas votre Bleuet, et le don associé !
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