Un des membres de l'Alliance Géostratégique se posait hier la question de savoir si les Frères Musulmans n'étaient pas seulement la frange conservatrice du spectre politique égyptien et il essayait de comprendre leur attitude actuelle. Alors même qu'ils sont souvent présentés comme des durs et une menace pour le futur de l'Egypte. Voici ma courte réponse brute de décoffrage.
Le hic, c'est que les FM (pour Frères Musulmans et non pour Francs Macons qui font la Une de l'hebdomadaire Le Point deux fois par an...) ont des liens historiques pour ne pas dire plus (idéologiques, opérationnelles même parfois) avec certains mouvements dits de résistance autrement plus costauds : par exemple, du côté des territoires palestiniens.
De plus, de nombreux islamistes ont commencé leur carrière d'activistes chez les FM. Les trouvant trop soft à leur goût (surtout depuis que les FM se sont engagés, au moins officiellement, dans la voie de la non violence et de l'accès au pouvoir par les urnes), ils sont allés se radicaliser ailleurs. C'est le cas de certains pontes d'"Al-Qaida canal historique" dont je n'ai plus les noms en mémoire.
Alors aujourd'hui, pourquoi une telle position qualifiée généralement de pragmatique et de calme :
1. Les FM se sont tout de même pris toutes les mesures policières de répression de Moubarak depuis qu'ils incarnent une voie possible d'opposition. Ils doivent donc en partie se reconstruire.
2. Une patience attentiste : les FM attendent de voir ce qu'y se passe et ne jouent pas cartes sur table. Ne pas se griller. Car si cela tourne en la défaveur du mouvement populaire, les FM seront les premiers visés car les plus identifiables.
3. Agissons mais discrètement : les FM veulent du changement mais ne sont pas assez fous pour s'afficher au grand jour. Donc, ils participent discrètement aux manifestations, et par exemple, les réseaux sont mobilisés afin de faire du nombre dans les manifs mais sans afficher sa couleur. De plus, les FM ne seront pas montrés du doigt par les opinions extérieurs pour discréditer le mouvement de protestation. Ils acquièrent ainsi une marge de manœuvre à utiliser plus tard.
4. Enfin, jeu politique interne : on lutte tous ensemble pour une position a minima : une Egypte unie sans Moubarak. C'est le premier combat. Le sort de chacun sera réglé plus tard (chrétiens compris, sachant que ces derniers "surfent" encore sur un vent de sympathie post-attentat auxquels il ne faut pas s'attaquer).
En gros, ne les sous-estimons pas et ne les prenons pas pour déraisonnables ou va-t'en-guerre. Enfin, c'est une vision toute personnelle et partielle, comme bien souvent.
Et vous qu'en pensez-vous?
1 commentaire:
ce que j'en pense,? c'est que les FN sont d'une dangerosité extrême qui tout comme le serpent lové au soleil n'attend que l'approche de l'imprudent pour se détendre et mordre (ou piquer suivant l'espèce).
Ils prendrons le pouvoir par les urnes sinon par les armes et la dictature actuelle ne sera, en comparaison avec ce qui se passera sous leur gouvernance, qu'une période de vacances à oublier.
JS
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