Un démonstrateur a été réalisé ces derniers mois avec une mitrailleuse 7,62mm et a été présenté en avril et en mai à plusieurs délégations de l’armée de Terre sur le Hub Drones de Brétigny (Essone). Préalablement, les premiers essais permettent de s’engager sur une détection sur une profondeur d’un kilomètre et une neutralisation à quelques centaines de mètres. Des tirs complémentaires sont prévus dans les mois à venir. Un prototype est indiqué comme réalisable sous quelques mois à un an, selon les spécifications retenues. Il s’agira d’un rétrofit des actuels TTO déjà livrés aux forces armées françaises, via un kit à installer sur le TTO et au niveau du poste du tireur.
Cette solution offre une première brique disponible rapidement pour la lutte anti-drones (LAD) dite "généraliste", jusqu’à aujourd’hui réduite ou inexistante dans certaines armes (Infanterie, Cavalerie, etc.). Dans le même temps, la lutte anti-drones dite "spécialisée" ne pourra couvrir toutes les menaces, ni en termes de délais avant arrivée à maturité des effecteurs retenus (canons ou missiles), ni en termes de nombre de véhicules Serval (notamment) dédiés commandés, etc. Il est donc nécessaire de répondre autrement au besoin de protection des militaires non-artilleurs. Cela doit se faire avec des doctrines d’emploi repensées et via un panachage possible des moyens au sein des sections ou des pelotons, entre des TTO équipés de ces kits et d’autres TTO lisses. Il s’agit de ne pas spécialiser le blindé, et de pouvoir assurer en propre la détection et le suivi, partager les secteurs d’observation entre le TTO et le radar, se déplacer nominalement si besoin, riposter, éventuellement prévenir, en dernier recours, de se dissimuler et de réaliser des manœuvres évasives avec les pots Galix, etc.
Tout étant affaire de compromis, de coûts relatifs et éventuellement de panachage des moyens sur les choix des capteurs et des effecteurs, et l'approche en multicouches. Il s’agit de faire, relativement rapidement et sans sur-complication, un effort sur un segment aujourd’hui non couvert et pourtant central vu le niveau de la menace prévisible. Avec cette solution du rétrofit, développé sur fonds propres à ce jour, il s’agirait d’accélérer très sensiblement l’effort de protection des unités combattantes. De plus, en accompagnant l’arrivée à maturité de cette solution, c’est un vrai différenciant à l’export alors que la préoccupation qui pousse actuellement les demandes d’informations des clients à l’export est bien le sujet de la LAD plus que les autres capacités.
Crédits photos : Arquus.
MAJ (04/06/2025) : avec un démonstrateur de TTO avec 2 mitrailleuses de 7,62 mm !
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