Je ne peux que vous conseiller de consulter le blog de Fabrice Rizzoli, chercheur au CF2R ou Centre français de recherche sur le renseignement, spécialiste des organisations criminelles et en particulier des mafias italiennes. On pourra y trouver des apports et des expériences pour la lutte contre des organisations transnationales ou nationales, terroristes, insurrectionnelles ou criminelles.
Un grand nombre de problématiques et de sujets y sont régulièrement traités par des courtes brèves d’actualité : que cela soit l’impôt ou pizzo, les règlements de comptes armées, la description des ’drine ou familles et des boss ou "capo-bastone", la corruption des autorités locales et nationales, le blanchiment d’argent (terme qui vient des blanchisseries de Chicago qui servaient de couverture légale à cette activité) par l’achat d’objets d’art pour les archéomafias, l’utilisation du BTP et du traitement des ordures pour des sources de revenus par les "écomafias", le consensus social créé sur un territoire, les luttes d’influence entre groupes ou face aux Roms, la répression par les Carabiniers en particulier l’unité ROS, les poursuites judiciaires, l’apport des repentis dans la lutte, la mafia comme avant garde de l'économie mondialisée, la description du "Système"…
La désignation de mafias répond à des critères bien particuliers rappelés par exemple dans Le Monde des Mafias écrit par M. Gayraud, Commissaire divisionnaire de la Police nationale, docteur en droit et diplômé de l’Institut de Criminologie de Paris. Le terme de mafias est à l’origine un nom propre du 19ème siècle pour désigner une entité criminelle en Sicile. Après cette désignation historique, au 20ème siècle cela devient un nom commun générique pour définir une sorte d’aristocratie du crime.
Les différents critères pour définir alors une mafia sont à son sens :
- l’ancienneté et la pérennité (une résilience mafieuse à travers les siècles pour supporter les modifications et les répressions)
- la culture du secret et de l’initiation (une société secrète qui donne un statut au nouvel homme)
- une capacité d’ordre et de domination (en s’imposant face aux autres structures)
- un contrôle territorial (une réalité physiquement centré avec une fonction politique face aux pouvoirs légaux et un marqueur territorial : l’impôt)
- la disposition d’un corpus de mythes et légendes (pour un ciment idéologique d’entraide entre les membres)
- une polycriminalité (où l’intérêt guide les choix)
- l’importance de l’ethnie et de la famille (pour le recrutement prenant le pas sur la famille biologique).
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